Appel à la création d’une
réserve faunique nationale

La Coalition verte exhorte le gouvernement Trudeau à utiliser la Loi sur les espèces sauvages du Canada pour protéger les terres fédérales

Par Gareth Richardson, Sylvia Oljemark, David Fletcher et Patrick Barnard

Le 3 décembre 2020, un groupe de Montréalais bien connus s’adressait à des ministres fédéraux pour demander la création d’une réserve nationale faunique. Ils voulaient conserver la section détenue par le gouvernement fédéral du dernier grand écosystème marécageux et riverain non protégé immédiatement au nord de l’aéroport international Montréal-Trudeau.

Cette lettre ouverte demandait de l’audace de la part du gouvernement Trudeau, étant donné l’urgence d’agir. Le Canada et Montréal ont déjà perdu 90 % de leurs milieux humides urbains.

Ces élus et ces environnementalistes pointaient dans leur lettre ouverte aux zones humides du Technoparc et aux terres fédérales adjacentes dans l’arrondissement de Saint-Laurent et la cité de Dorval, « 200 hectares d’environnements naturels rares, de la taille du parc du Mont-Royal. »

Cette lettre ouverte demandait de l’audace de la part du gouvernement Trudeau, étant donné l’urgence d’agir. Le Canada et Montréal ont déjà perdu 90 % de leurs milieux humides urbains. À la tête de cette délégation se trouvait l’honorable Clifford Lincoln, respecté ancien ministre de l’environnement du Québec avec à ses côtés des personnalités tout aussi connues : Elizabeth May, Luc Ferrandez, les maires Bourelle (Beaconsfield), Brisebois (Senneville), Ektvedt (Baie-D’Urfé), Hawa (Sainte-Anne-de-Bellevue), Marinacci (L’île-Bizard-Sainte-Geneviève), de même que des conseillers municipaux et Sophie Paradis du Fonds mondial pour la nature Canada, Alain Branchaud de la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) et Joël Coutu de TechnoparcOiseaux.

Les zones humides du Technoparc abritent le héron vert – Image : gracieuseté de l’Église Unie Westmount Park

Cette magnifique zone humide au nord de l’aéroport international Montréal-Trudeau est de plus en plus connue et appréciée des Montréalais. Au cours des dernières années, Joël Coutu, le dirigeant du groupe d’observation d’oiseaux de 3 000 membres TechnoparcOiseaux, a fait connaitre l’immense richesse biologique de ces marais. Ils sont devenus le premier site d’observation d’oiseaux sur l’ile de Montréal, un endroit où l’on a observé 199 espèces d’oiseaux différentes.

Le renommé biologiste de la faune Rodger Titman a témoigné dans la cause opposant la Coalition Verte à la Ville de Montréal au sujet de l’importance de ce marais encore restant et de la « biodiversité autour des oiseaux », dans les arbustes, les étangs, les forêts et les prairies, tous offerts à notre vue.

‘Ils [les marais du Technoparc] sont devenus le premier site d’observation d’oiseaux sur l’ile de Montréal, un endroit où l’on a observé 199 espèces d’oiseaux différentes.’

« Cet habitat est en cours de fragmentation, phénomène qui devrait se poursuivre avec les réalisations projetées », a-t-il dit. En plus d’ajouter que nous en sommes à un point où « nous devons faire en sorte de ne pas perdre même le plus petit marais. »

En effet, le dernier Discours du trône en septembre 2020, intitulé Un Canada plus fort et plus résilient, a relié de façon explicite la crise de la COVID et la conservation de la biodiversité, justement le genre de biodiversité que l’on retrouve à côté de notre aéroport. « La pandémie a rappelé aux Canadiens à quel point la nature leur est précieuse. Le gouvernement travaillera en collaboration avec les municipalités dans le cadre d’un nouvel engagement visant à accroitre le nombre de parcs en milieu urbain, pour que tout le monde ait accès à un espace vert. »

Une prairie du Technoparc – Image : Jim Harris

Dans ce cas précis, le Gouvernement du Canada est propriétaire de la plus grande partie de ces 200 hectares d’habitat sauvage en milieu urbain. Tout récemment, des membres du conseil de la Coalition Verte se sont entretenus avec des représentants du gouvernement fédéral, dont le ministre du Patrimoine canadien Steven Guilbeault, demandant au gouvernement fédéral de se servir de la Loi sur les espèces sauvages du Canada afin de faire des terres fédérales une réserve nationale faunique à Montréal.

Le gouvernement Trudeau ne peut dire une chose et en faire une autre en matière d’environnement. Clifford Lincoln, des milliers d’ornithologues amateurs et de nombreux Montréalais ont entendu la promesse du Discours du trône d’augmenter la biodiversité locale et considèrent que le gouvernement doit agir sur cet engagement. Lorsqu’une réserve nationale faunique sera réalisée, près des pistes d’atterrissage de Dorval et Saint-Laurent, cela fera de l’aéroport international Montréal-Trudeau une merveille du monde.

Gareth Richardson est président de la Coalition Verte
David Fletcher est vice-président de la Coalition Verte
Sylvia Oljemark et Patrick Barnard sont membres du conseil de la Coalition Verte

Image d’entête : Vue aérienne du Technoparc prise en octobre 2017, avec l’aimable autorisation de Technoparc Montréal.

À lire : autres articles sur l’environnement

La Coalition verte est une association à but non lucratif de groupes et d’individus ayant comme mandat de promouvoir la conservation, la protection et la restauration de l’environnement ainsi que l’utilisation rationnelle des espaces verts et bleus. Fondée en 1988.