Dévoilement des subventions
Conversations interculturelles
Pour favoriser une meilleure compréhension de la mosaïque culturelle de Montréal
La Fondation Cole a récemment dévoilé le nom des lauréats des plus récentes subventions du programme Conversations interculturelles – Intercultural Conversations (CI-IC), un programme créé pour favoriser une meilleure compréhension de la mosaïque culturelle de Montréal par la présentation de pièces de théâtre professionnelles mettant en scène les communautés culturelles et leurs histoires.
Au cours des 10 dernières années, la Fondation s’est concentrée sur les conversations théâtrales portant sur la diversité culturelle et raciale dans le cadre de son action communautaire, créant du même coup un répertoire d’œuvres primées qui abordent les thèmes de l’inclusion et du dialogue culturel.
31 compagnies, 42 subventions essentielles, 490 400 $ pour soutenir des pièces sur la diversité au Québec
De plus, ce programme s’est étendu pour englober les histoires intégrant ou abordant d’autres communautés marginalisées comme les LGBTQ et les personnes handicapées. Cette année, la Fondation Cole a octroyé des subventions de 490 400 $, la somme la plus importante jamais accordée depuis la mise sur pied du programme CI-IC.
Une année charnière proposant plus de croisements linguistiques que jamais

Barry Cole, président et chef du conseil d’administration de la Fondation Cole – Image : Steve Gerrard
Cette année, les membres du jury ont remarqué que la compétition n’avait jamais été aussi relevée. La traduction a toujours fait partie des Conversations interculturelles. « Ce qui est particulier cette année, c’est que plusieurs demandes touchaient des pièces qui avaient déjà été présentées dans une langue et dont le financement allait servir à la traduction dans l’autre langue officielle », précise Barry Cole, président et chef du conseil d’administration de la Fondation Cole. « Même si les demandes n’ont pas toutes été retenues par le jury, cela témoigne de l’intégration croissante des communautés théâtrales francophones et anglophones, ce qui constitue une évolution très positive. »
De plus, quelques demandes visaient des pièces en plusieurs langues. Les tournées et coproductions interculturelles augmentent aussi sur la scène québécoise ; on peut notamment mentionner Première Neige / First Snow des Productions Hôtel-Motel, Century Song du Théâtre Centaur, Aalaapi du Collectif Aalaapi et Children of God du Centre Segal.
On note également un intérêt croissant pour les communautés autochtones et leurs histoires. Par ailleurs, un financement spécial a été accordé au théâtre MainLine pour son programme de mentorat à l’intention des artistes représentatifs de la diversité culturelle, programme conçu pour encourager la participation d’artistes de diverses origines culturelles au Festival St-Ambroise Fringe de Montréal.
La diversité culturelle et raciale à l’avant-plan des saisons théâtrales au Québec
À l’aube de la 11e année de ce programme inestimable, les subventions de création sont plus recherchées que jamais. « Nous sommes ravis de l’intérêt croissant des compagnies qui créent leur propre récit de la réalité québécoise, une réalité qui tient compte de notre diversité culturelle », indique Barry Cole.

Premiere neige / First Snow
Image : courtoisie de Productions Hotel-Motel
Philippe Ducros, directeur artistique des Productions Hôtel-Motel, considère que le besoin d’un dialogue interculturel, comme le préconise la Fondation, est plus pressant que jamais. « Comme nous l’avons vu lors des récentes élections et des événements de l’été dernier à propos de l’appropriation culturelle, les questions touchant la diversité ne peuvent plus être ignorées; elles sont plutôt essentielles à l’élaboration de tout projet contemporain. Grâce au soutien de la Fondation, nous sommes en mesure d’établir un véritable dialogue, de rencontrer des personnes marginalisées en raison de leur culture ou de leur origine, mais qui forment la trame de notre société. »
« Grâce à la subvention des Conversations interculturelles, mentionne Mikaël Vitali de Jamais Lu, nous pourrons créer, lors de la 18e édition du Festival Jamais Lu, une plateforme favorisant les rencontres entre les artistes et les publics anglophones et francophones du Canada, y compris les artistes autochtones. Nous croyons qu’il est temps d’abattre les murs érigés par des années de post-colonialisme et d’intolérance, et d’explorer les liens entre les deux langues officielles de nos communautés artistiques. »
Selon Julie Vincent de Singulier Pluriel, « l’ouverture d’esprit face à la diversité culturelle nous enrichit, et cette richesse est au cœur de notre développement actuel et futur ».
La production Jonathan Livingston le goéland du Surreal SoReal Theatre aborde les diverses perceptions des limitations physiques et mettra en vedette une distribution mixte composée d’acteurs valides et handicapés. « Notre compagnie bilingue s’est engagée à présenter des spectacles qui donnent une légitimité artistique aux personnes qui n’ont pas toujours la possibilité de faire entendre leur voix. Cela nous permet d’explorer de nouvelles dimensions de notre travail », souligne le directeur artistique Jon Lachlan Stewart.
‘Nous sommes ravis de l’intérêt croissant des compagnies qui créent leur propre récit de la réalité québécoise, une réalité qui tient compte de notre diversité culturelle.’
– Barry Cole
Amélie Girard des Productions Ondinnok souhaite créer des passerelles avec le reste du monde par l’intermédiaire des cultures autochtones. « Notre vision n’est pas limitée par les frontières issues de la colonisation ; elle s’étend à tout le territoire des Amériques et même plus loin : en Afrique, en Asie, en Europe et en Océanie. Au cours de la dernière décennie, une attention croissante a été portée au travail des compagnies de théâtre autochtones, notamment dans le cadre du processus de réparation et de réconciliation. Le programme de la Fondation Cole favorise une plus grande ouverture aux échanges interculturels en encourageant les créateurs d’origines diverses à raconter les histoires de leurs communautés, reconnaissant ainsi que notre société est composée de réalités multiples qui doivent être présentées sur nos scènes », explique Amélie Girard.
Pour les subventions, trois types de dialogue interculturel sont pris en compte : des pièces qui présentent un dialogue entre plus d’une communauté culturelle ; des pièces dans lesquelles on ne retrouve qu’une seule communauté culturelle – le dialogue s’engage alors avec l’auditoire ; et des pièces qui illustrent le caractère unique de la communauté francophone ou de la communauté anglophone du Québec, et ce, dans la langue opposée.
Productions lauréates de 2019
Les pièces, de plus en plus fortes, année après année, touchent un large éventail de cultures et les diverses communautés qui les composent.
Les œuvres abordent différents thèmes, dont les liens d’une personne avec sa communauté lorsqu’elle ne parle pas la langue ni ne respecte les traditions ; l’écart entre la culture conservatrice de certains immigrants et celle des Québécois, plus libéraux ; la reconnexion avec des racines oubliées ; les différences entre des personnes issues de deux cultures et deux races différentes ; l’amour avec un « ennemi » d’une autre religion ; la stigmatisation entourant les handicaps ; les souffrances vécues par les femmes en raison des guerres ; le stress des enfants d’immigrants ; l’histoire admise de la colonisation et de l’occupation de l’Ouest canadien ; la honte des membres des communautés marginalisées ; la crise du Venezuela ; les notions de souveraineté et de nationalisme ; les impacts intergénérationnels des pensionnats ainsi que le parcours des femmes musulmanes sur la voie de l’autodétermination.
Les pièces adoptent différents genres, dont la comédie, le drame, le multimédia, la danse, la création parlée, la performance musicale, le conte, le masque, le cabaret, la lecture dirigée et l’utilisation de dispositifs de réalité virtuelle.
Subventions de création
Productions Ondinnok – Nmihtaqs Sqotewamqol / La cendre de ses os de Dave Jenniss
Geordie Productions – From You to Us to You d’Alexis Diamond
Geordie Productions – The (Little) Mighty Superhero de Marie Barlizo
Tableau D’Hôte – Blackout par plusieurs contributeurs (également une subvention de production)
Onishka – Marguerite d’Emilie Monnet
Simoniaques – Je suis, tu es, nous sommes un produit de Simon Boudreault
Collectif Passeurs de Voix – J’irai migrer chez vous par collaboration
Surreal SoReal Theatre – Jonathan Livingston Seagull de Richard Bach
Singulier Pluriel – The Doorman of Windsor Station de Julie Vincent et Hugh Hazelton (également une subvention de production)
Système Kangourou – Le pouvoir expliqué à ceux qui l’exercent (sur moi) par plusieurs auteurs (également une subvention de production)
Theatre Osmose – Sissi de Nathalie Doummar
Theatre de l’Oeil – Furioso d’Olivier Kemeid
Infinithéâtre – Fight On! Part Two de Guy Sprung

Blackout – Image : Mathieu Murphy-Perron
Subventions de production
Les Productions Hôtel-Motel – Première neige / First Snow de Davey Anderson, Philippe Ducros et Linda McLean
Jamais Lu – Faire le pont par plusieurs auteurs (également une subvention de traduction)
Centaur Theatre – Century Song de Neema Bickerseth et Kate Alton
Segal Centre – Children of God de Corey Payette
Black Theatre Workshop – Simon Half & Half de Christine Rodriguez
Voyageurs Immobiles – Le Cheval de bleu de Marcel Cremer
Productions Quitte ou Double – Intersections de Mireille Camier
Festival TransAmérique – Tous les oiseaux de Wajdi Mouawad (également une subvention de traduction)
Thought Experiment Productions – Numbers Increase As We Count… d’Ülfet Sevdi
Talisman Theatre – Me and You de Talia Hallmona et Pascal Brullemans
Black Theatre Workshop – Fences d’August Wilson
Teesri Duniya Theatre – Global is Local de Dipti Mehta, Nadia Manzoor
Silk Road Institute – Spun de Rabiah Hussain
Odd Stumble – Elsewhere de Joy Ross-Jones
Festival interculturel du conte de Montréal – The Geography Teacher’s Orders de Marta Singh.
Subventions de traduction
Joe Jack et John – Violette d’Amélie Dumoulin
Collectif Aalaapi – Aalaapi de Laurence Dauphinais (également des subventions de création et production)
Théâtre Jean-Duceppe – A Raisin in the Sun de Lorraine Hansberry (également une subvention de production)
Espace Libre – Kiinalik: These Sharp Tools d’Evalyn Parry et Laakkuluk Williamson Bathory (également une subvention de production)
Le prochain appel de candidatures sera ouvert aux productions mises sur pied à partir du 1er mars 2018 pour les saisons théâtrales 2020-2021 et 2021-2022. La date limite de remise est le 27 septembre 2019. Les compagnies de théâtre qui souhaitent poser leur candidature peuvent télécharger les documents d’information et le formulaire de candidature sur le site de la Fondation.
La Fondation Cole
Établie à Montréal, la Fondation Cole est une fondation familiale privée créée en 1980 par feu J. N. (Jack) Cole, un homme d’affaires et philanthrope montréalais. La Fondation appuie la recherche dans le domaine de la leucémie pédiatrique et d’autres maladies connexes, en plus d’administrer un programme de soutien aux initiatives communautaires. Le programme Conversations interculturelles – Intercultural Conversations est l’une des initiatives de la Fondation. Le programme a été mis sur pied à la suite de la commission Bouchard-Taylor, qui a reconnu le pluralisme de Montréal et la nécessité d’accroître le dialogue entre les communautés.
Barry Cole, président et chef du conseil d’administration de la Fondation Cole, a fait carrière pendant 30 ans dans la gestion des arts du spectacle, principalement en musique classique. Il a dirigé le Département des arts de la scène de l’Université Queen’s, à Kingston (Ontario), où il a mis sur pied un programme culturel pour la Ville et le campus universitaire. Il a aussi été responsable des subventions au Service de la musique du Conseil des arts du Canada, à Ottawa (Ontario) ; directeur général de l’Orchestre symphonique de Kitchener-Waterloo (Ontario) ; directeur administratif de la Royal and McPherson Theatres Society, à Victoria (Colombie-Britannique) ; et directeur du programme de théâtre du Centre Saidye-Bronfman des arts de la scène (aujourd’hui le Centre Segal), à Montréal (Québec).
Image d’entête : Children of God, par Leslie Schachter
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