David MacNaughton discute prospérité, opportunité
L’ambassadeur du Canada aux États-Unis s’adresse à plus de 300 participants au déjeuner du CORIM.
Par Byron Toben
Traduit de l’anglais
Le CORIM (Conseil des relations internationales de Montréal) a parrainé une présentation par David MacNaughton, ambassadeur du Canada aux États-Unis, lors d’un récent déjeuner-causerie. Son sujet, Le Canada et les États-Unis: ensemble pour la prospérité et l’opportunité, a attiré plus de 300 chefs d’entreprise.
M. MacNaughton n’a été en poste que huit mois et demi en tant que 25e titulaire du titre d’ambassadeur. L’intérêt des participant au déjeuner était particulièrement élevé dans la mesure où les politiques d’une présidence Trump se révèlent peu à peu à Washington.
Le premier ministre Trudeau s’est sagement abstenu de se laisser aller à des commentaires précis sur les actions hypothétiques du président élu, et MacNaughton a tenté à souligner les liens historiques entre les deux pays, les plus grands partenaires commerciaux mutuels. Il a laissé entendre que la rhétorique de M. Trump au sujet de l’abandon de l’ALENA était principalement destinée au Mexique et que la dépendance de 35 états américains envers le commerce transfrontalier, en plus du rappel par le Canada des avantages réciproques de notre relation, éduquerait la nouvelle administration sur les opportunités d’une plus grande prospérité pour les deux pays.
L’éminent et émérite M. MacNaughton, ayant servi au privé et dans l’administration publique par le passé, aura les mains pleines quand on considère la déclaration de Trump selon laquelle « l’ALENA est peut-être le pire traité de libre échange jamais signé ».
Concernant le conflit sans fin sur le bois d’œuvre, Raymond Chrétien, ambassadeur du Canada de 1994 à 2000 et maintenant représentant du Québec dans ces négociations, a déclaré au public que « les Américains ne font jamais de cadeaux ». M. Trudeau a cependant déclaré qu’il était ouvert à la renégociation de l’ALENA, déclaration critiquée par les Conservateurs.
On ne peut qu’espérer que, si tel est le cas, le Canada pourra améliorer le chapitre 11, la déplorable clause de règlement de différends par laquelle 35 revendications ont été intentées contre le Canada, 22 contre le Mexique et seulement 11 contre les États-Unis. Selon les avocats spécialisés dans le domaine du droit du commerce qui composent le jury, les États-Unis n’ont jamais perdu de cause, alors que le Canada a perdu ou réglé 6 réclamations, en versant 170 millions de dollars en dommages et 65 millions de dollars en frais juridiques.

L’ambassade canadienne à Washington. Image: NCinDC via StockPholio.net
La majorité de ces procès impliquaient des protections environnementales et les sociétés américaines ont ainsi réussi à accaparer hypothétiquement de gros bénéfices ainsi que des dédommagements réels pour l’avenir.
Le chapitre 11 se retrouve également dans l’AECG, l’accord économique et commercial global, conclu entre le Canada et l’Europe et récemment signé par le Canada, mais qui pourrait bientôt devenir théorique, car certains pays membres européens rencontrent des difficultés à ratifier le traité, sans parler du possible «Italexit», rarement mentionné mais qui pourrait résulter du référendum italien du 4 décembre.
On peut présumer que ce même chapitre 11 se retrouvera également dans l’Accord commercial du Partenariat transpacifique, à présent en attente, mais nous ne le savons pas encore puisque les clauses sont toujours tenues secrètes.
Attachez vos ceintures, observateurs de la scène du commerce international, car les vagues du Pacifique pourraient bien s’écraser contre la barrière du récif Trump. Une fournée d’autres forums d’affaires et universitaires se préparent à discuter des avantages et des inconvénients en général, et en particulier de l’effet sur notre pays, fort et libre.
Images (sauf spécification) : Sylvie-Ann Paré / CORIM
Byron Toben est le président sortant du Club de Presse de Montréal
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