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Je suis égoïste
et c’est très bien

L’égoïsme positif : quand il est bon de tout oublier pour se concentrer sur soi-même

Par Nevine Shazli

Précédemment publié dans WestmountMag.ca

Il y a quelques semaines, j’ai pris une pause dans ma vie régulière. J’aime ma vie, mon mari, mon fils, mon travail… Tout est magnifique. Mais il m’arrive quand même de ressentir le besoin de m’éloigner et de prendre un peu de temps pour moi. Si cela fait de moi une égoïste, eh bien, je suis fière de l’être!

Oui, ça serait génial de partir une semaine dans le sud, mais entretemps, peut-être qu’une soirée, une nuit, un petit 24 heures suffirait.

Dans ce monde où le rythme de vie n’arrête jamais, prendre un peu de recul et se permettre un peu de repos, un changement de paysage, ou tout simplement être seul avec soi même n’est pas un luxe mais une nécessité. Parents, entrepreneurs, employés, cadres, aidants naturels, tout le monde a besoin de refaire le plein, et nous ne devons pas attendre d’avoir l’argent ou le temps pour le faire, car il y a rarement un moment idéal. Oui, ça serait génial de partir une semaine dans le sud, mais entretemps, peut-être qu’une soirée, une nuit, un petit 24 heures suffirait. En fait, je peux vous dire d’expérience que ça fait des merveilles. C’est ainsi qu’on évite des « burnouts » car on n’attend pas d’être mal en point et totalement épuisé avant de s’écrouler sur une plage, malade pendant une semaine. En se permettant de petits repos ou de petites escapades juste pour soi, simplement pour se déconnecter de la routine, on se nourrit à tous les niveaux.

… faire une sieste, prendre une marche dans les sentiers boisés, aller au spa pour un massage, commander un repas et le manger en pyjama devant la télé… toute seule!!!

C’était la troisième fois seulement que j’étais absente de la maison et que je n’étais pas auprès de mon fils de trois ans depuis sa naissance, mais aussi la première fois que j’étais vraiment seule. Ça faisait tellement longtemps que je ne m’étais retrouvée solitaire que j’étais un peu perdue en arrivant dans ma chambre d’hôtel. Quoi faire? Par réflexe, j’ai cherché à voir s’il y avait quelque chose à laver ou à ranger. Mais non, pas de vaisselle et pas de lessive non plus. Il n’y avait pas d’appels à faire ni de courriels à lire ou à envoyer (soyons clairs, j’avais décidé qu’il y en aurait pas…). Une bonne heure et demie s’écoula avant que je puisse m’asseoir et relaxer. J’avais l’embarras du choix : faire une sieste, prendre une marche dans les sentiers boisés, aller au spa pour un massage, commander un repas et le manger en pyjama devant la télé… toute seule !!!  J’ai fait toutes ces belles activités en commençant par la sieste. Le lendemain, quand j’ai retrouvé ma famille, j’étais énergisée et reposée. Alors, est-ce que cette petite escapade de 24 heures était un acte égoïste de ma part? Oui! Voilà un scénario ou il est très bon d’être égoïste. L’égoïsme peut être positif.

On peut dire que l’égoïsme nuisible est une sorte de narcissisme; se faire plaisir au détriment des autres.

L’égoïsme nuisible, celui qui nuit aux autres, a des conséquences négatives. On peut dire que c’est une sorte de narcissisme à se faire plaisir au détriment des autres. Un tel égoïsme méprise les droits et les besoins d’autrui. L’égoïsme positif, au contraire, sous-entend un respect de soi et des autres. S’occuper de soi en prenant du temps pour soi est un acte d’amour envers tout le monde. Nous ne sommes pas des hamsters qui peuvent sans cesse courir sur une roue sans fin. Nous avons besoin de laisser de côté le manège incessant de la routine, avec ses responsabilités et ses devoirs, pour simplement respirer et exister. Et dormir. Et être introverti, en silence. Et manger, lentement…Et oui, pour se faire plaisir! C’est clair qu’on peut s’amuser et se reposer aussi en famille ou avec des amis mais les moments passés en solitude sont aussi précieux et nous permettent de rétablir le contact avec notre moi intérieur.

S’occuper de soi en prenant du temps pour soi est un acte d’amour envers tout le monde.

Si même un 24 heures semble impossible, il y a des petites choses à faire pour vivre un peu d’égoïsme positif. S’allonger sur un banc au soleil. Dîner à l’extérieur au lieu de rester à son bureau devant l’ordi. Marcher près de l’eau ou dans les bois tout en écoutant les sons de la nature. Prendre une soirée par semaine sans ordi, tablette ou téléphone (et se coucher de bonne heure). Écouter de la musique sans rien faire d’autre. Écrire dans un journal. Se faire masser ou dorloter dans un spa. En fait, le plus souvent on vit de petits moments d’égoïsme positif, le moins on ressent le besoin d’en vivre de grands (vacances ou autres). Mais malheureusement, pour la plupart d’entre-nous, la réalité de tous les jours est telle qu’on se perd dans la course des choses à faire, des dates limites, des courriels qui ne finissent jamais…Au point ou les petits moments d’égoïsme positif se retrouvent à l’arrière plan. Quant à moi, je vais les céduler, ces moments-là, car si ce n’est pas inscrit à mon calendrier ou sur ma liste de choses à faire, ça ne sera jamais prioritaire. Ce soir, je me fais couler un bain aux sels d’epsomes. Je vais même tenter d’allumer une bougie!

Et vous? Comment comptez-vous pratiquer l’égoïsme positif aujourd’hui? Faites-moi part de vos idées, activités et moments, petits ou grands!

Image d ’entête : via StockPholio.comButton Sign up to newsletter – WestmountMag.ca

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Nevine Shazli WestmountMag.ca

Nevine Shazli a obtenu son diplôme de l’École de physiothérapie et d’ergothérapie de l’Université McGill en 1997 et depuis travaille en tant que professionnelle de la santé dans le domaine de l’ergothérapie. En 2007, elle a complété une formation de professeur de yoga et depuis enseigne le yoga et la méditation à de petits groupes. Elle est aussi une pratiquante Maître de Reiki. Nevine vit dans la banlieue de Montréal, Canada, avec son mari, son fils de deux ans et leur bouvier bernoisnevineshazli.comnshazli@hotmail.com



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