Éradication controversée
de corneilles au Québec

Les défenseurs des animaux s’opposent à l’abattage récréatif de la faune

Par Georges R. Dupras

26 mars 2025

Et c’est reparti. Le gouvernement du Québec a suscité la controverse en approuvant une “journée festive” de chasse à la corneille pour les chasseurs au Québec. Cet événement, qui s’est tenu le samedi 22 mars 2025 à Pont-Rouge près de Québec, encourageait les participants à abattre autant de corneilles que possible, avec un prix accordée au meilleur tireur.

Les défenseurs des animaux s’opposent à l’abattage récréatif de la faune

Les militants de la cause animale s’opposent depuis longtemps à ces concours d’abattage d’animaux sauvages. L’idée que tuer puisse être divertissant est profondément troublante, et Me Sophie Gaillard, directrice de la défense des animaux à la SPCA de Montréal, estime que l’abattage pour des prix devrait être interdit. Ces événements basés sur des récompenses devraient être prohibés, car ils s’étendent au-delà des corneilles et des coyotes à d’autres pratiques comme les rodéos de requins, où les pêcheurs rivalisent pour attraper le plus de requins, exposant souvent des créatures encore vivantes sur les promenades pour le public.

La mise à mort n’est pas un divertissement

Contrairement à d’autres secteurs, l’industrie animale change peu, gardant souvent des pratiques anciennes. Il faut se rappeler que même si quelque chose est légal, ce n’est pas forcément éthique. La tradition seule ne justifie pas des actions moralement douteuses.

Marc Renaud, qui dirige la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, ne partage pas l’avis de Sophie Gaillard. Il pense que les associations de protection animale devraient se concentrer sur la prévention de la cruauté plutôt que sur la gestion de la chasse. Personnellement, je vois la chasse comme une activité, mais pas vraiment comme un sport. Un vrai sport implique des participants consentants et égaux, ce qui n’est pas le cas pour la corrida ou les combats d’animaux

‘Contrairement à d’autres secteurs, l’industrie animale change peu, gardant souvent des pratiques anciennes.’

De nombreuses activités peuvent être légales, mais cela ne les rend pas nécessairement justes. De même, certaines pratiques peuvent être considérées comme “traditionnelles”, mais cela ne les rend pas intrinsèquement justifiables non plus. Personnellement, je considère la chasse comme une activité plutôt qu’un sport. Pour qu’une activité soit qualifiée de sport, il doit y avoir deux participants égaux et consentants. Des activités comme la corrida, les combats de coqs et les combats de chiens ne répondent pas à ces critères.

Lors de l’entretien, il a été suggéré que certaines espèces devraient être épargnées en raison de leur intelligence supérieure. Cela soulève la question : choisissons-nous de consommer certains animaux plutôt que d’autres en raison de préjugés culturels ? Dans certaines sociétés, manger du chien est courant et non controversé. Alors, qu’est-ce qui distingue vraiment le fait de manger un chien de celui de manger une vache ?

J’ai toujours soutenu que l’éducation est mieux transmise par l’exemple. Je suis opposé à la chasse aux corbeaux, peu importe le lieu. Je suis convaincu que de nombreux jeunes ont participé à l’éradication des corbeaux à Pont-Rouge, et je m’inquiète de l’influence de ce comportement sur eux. Les nouveaux participants risquent de devenir insensibles, et je me demande comment cela pourrait les affecter.

‘Lors de la manipulation d’un oiseau blessé ou décédé, il faut faire preuve de précaution. Portez des gants et lavez-vous les mains fréquemment, en évitant de toucher votre visage.’

Il est difficile d’enseigner le respect et la non-violence par des moyens violents. Nous devons considérer les implications à long terme d’exposer notre jeunesse à de tels événements. La juxtaposition de la promotion des valeurs éducatives tout en soutenant des activités qui nuisent à la faune envoie un message contradictoire à nos enfants. En tant que Canadiens, nous devrions être fiers de notre engagement envers la gestion environnementale et le traitement compatissant des animaux.

Il nous incombe de réfléchir à la question de savoir si des événements comme l’éradication de corneilles sont en phase avec ces valeurs. Peut-être pourrions-nous explorer des activités alternatives qui favorisent une appréciation plus profonde de la nature et de la conservation de la faune, offrant ainsi un exemple plus positif pour nos jeunes. Nous devrions examiner de manière critique la valeur éducative de tels événements et envisager des moyens plus constructifs d’engager notre jeunesse dans des activités de plein air qui promeuvent le respect pour toutes les créatures vivantes.

Avertissement : Les opinions exprimées dans cet article sont celles de son auteur et ne reflètent pas les opinions de WestmountMag.ca ou de ses éditeurs.

Alerte à la grippe aviaire

La grippe aviaire est causée par le virus de l’influenza de type A, une infection virale présente chez les espèces d’oiseaux. Je souhaite aborder ce sujet avec prudence, car je ne veux pas susciter une peur ou une inquiétude inutile, mais il vaut mieux prévenir que guérir. Lors de la manipulation d’un oiseau blessé ou décédé, il faut faire preuve de précaution. Portez des gants et lavez-vous les mains fréquemment, en évitant de toucher votre visage.

Image d’entête : pen_ash on Unsplash

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