Gaza : Le Canada
enfreint ses propres lois
Nous pouvons mettre fin à la complicité du Canada
Par Cymry Gomery
Le 14 novembre 2024
Le Canada s’est traditionnellement présenté comme un défenseur de la paix, et certaines personnes voient encore notre pays avec des lunettes roses. Cependant, la vérité est que, lorsqu’il s’agit de l’occupation illégale de la Palestine par Israël depuis 1967, qui s’est transformée l’année dernière en un bombardement et un siège total de Gaza et des territoires occupés (qui se répend maintenant jusqu’au Liban), le Canada n’a pas pris de position de principe pour défendre le peuple de Palestine.
Le Canada s’est constamment abstenu d’adopter diverses motions parlementaires et de l’ONU en faveur de la Palestine et, depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, il s’est surtout rallié au chœur des nations impérialistes occidentales qui soutiennent Israël de manière inconditionnelle.
Si l’inaction du gouvernement canadien vous laisse perplexe, je vous invite à suivre l’argent, qui suggère que la lenteur de notre gouvernement pourrait être due à un conflit d’intérêts. Les marchands d’armes canadiens ont vu leurs profits grimper en flèche au cours de l’année écoulée, surtout lorsqu’il s’agit de ventes à Israël.
Les experts des Nations unies en matière de droits de l’homme avertissent que l’envoi à Israël d’armes, de munitions ou de composants qu’il utiliserait à Gaza constitue probablement une violation du droit humanitaire international, et le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a appelé tous les États à cesser immédiatement « la vente, le transfert et le détournement d’armes, de munitions et d’autres équipements militaires à destination d’Israël ».
La législation canadienne, fondée sur le Traité sur le commerce des armes, exige que le Canada cesse d’autoriser l’exportation de technologies militaires lorsqu’il existe un risque substantiel que ces exportations soient utilisées pour commettre ou faciliter des violations graves du droit international humanitaire ou des droits de l’homme, ou pour commettre des actes de violence graves à l’encontre de femmes et d’enfants.
La législation canadienne exige que le Canada cesse d’autoriser l’exportation de technologies militaires lorsqu’il existe un risque substantiel que ces exportations soient utilisées pour commettre ou faciliter des violations graves du droit international humanitaire.
Le 18 mars 2024, la majorité des députés a voté en faveur d’une motion du NPD visant à mettre fin à l’envoi d’armes à Israël, et une version édulcorée de la motion a finalement été adoptée. Cependant, le gouvernement libéral n’a pas cessé de délivrer des permis d’armement à Israël et continue même d’acheter des armes à Israël, finançant ainsi le gouvernement israélien et les forces d’occupation israéliennes (IOF).
Cette situation est inacceptable. Les militants canadiens et québécois se sont acharnés pour le faire comprendre à notre gouvernement, par le biais de rassemblements, de lettres et de campagnes coordonnées, comme la campagne Embargo sur les armes maintenant avec un certain succès. Voici ce que le gouvernement canadien a fait :
- Elle a suspendu la délivrance de nouveaux permis d’exportation d’armes vers Israël.
. - Elle a suspendu 30 (soit environ 12 %) des plus de 200 permis qui avaient déjà été délivrés – un geste qui est toutefois insuffisant pour arrêter le massacre en cours.
. - Elle a promis d’arrêter un (seul) envoi de cartouches de mortier (bombes). Cette promesse a été faite après que The Maple a révélé que le gouvernement américain avait désigné la société québécoise General Dynamics comme principal contractant pour une vente « possible » de 61 millions de dollars américains de cartouches de mortier hautement explosives et d’équipement connexe à Israël, et que les Québécois se sont rassemblés pour protester le 29 août et le 6 septembre 2024.
‘Le gouvernement libéral n’a pas cessé de délivrer des permis d’armement à Israël et continue même d’acheter des armes à Israël, finançant ainsi le gouvernement israélien et les forces d’occupation israéliennes (IOF).’
Ce que le gouvernement canadien n’a pas fait
Voici ce que le gouvernement canadien n’a pas fait :
- Il n’a pas suspendu ou annulé 88 % des licences actuellement utilisées pour expédier des armes à Israël.
. - Il n’a rien fait pour arrêter la grande majorité des exportations d’armes vers Israël, qui n’ont même pas besoin de licence d’exportation parce qu’elles sont d’abord expédiées aux États-Unis. Par exemple, les avions de chasse F-35 de la société américaine Lockheed Martin, qui larguent des bombes sur des civils depuis plus d’un an, ne pourraient pas être fabriqués sans certains composants fournis par des entreprises canadiennes. Ici, à Montréal, l’une de ces entreprises est Héroux-Devtek, qui fabrique les trains d’atterrissage des F-35.
. - Il n’a pas cessé d’importer des armes d’Israël. Si le gouvernement réduisait ses dépenses militaires et destinait plutôt ces millions et milliards aux Canadiens à faible revenu, nous ne verrions peut-être pas les longues files d’attente sans précédent dans les banques alimentaires locales.
‘Les avions de chasse F-35… qui larguent des bombes sur des civils depuis plus d’un an, ne pourraient pas être fabriqués sans certains composants fournis par des entreprises canadiennes. Ici, à Montréal, l’une de ces entreprises est Héroux-Devtek.’
Ce que vous pouvez faire
Si vous êtes indigné à l’idée que votre pays profite de la guerre, viole le droit international et ne respecte pas les engagements qu’il a pris dans le cadre du traité sur le commerce des armes, voici quelques actions que vous pouvez entreprendre :
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Le samedi 16 novembre, à midi, joignez-vous au rassemblement chez Héroux-Devtek, 1111 boul. Saint-Charles à Longueuil, pour dénoncer Héroux-Devtek en tant que fabricant canadien de composants d’avions de chasse F-35. Ces fournisseurs canadiens de la machine de guerre israélienne échappent à tout contrôle, restent largement non réglementés, non suivis et ne nécessitent pas de permis, parce que leurs produits passent d’abord par les États-Unis.
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Consultez armsembargonow.ca pour en savoir plus et agir.
- Rejoignez des groupes pacifistes locaux comme Montréal pour un monde sans guerre et Voix Juifs indépendantes pour construire le mouvement et découvrir la myriade de campagnes et de stratégies visant à mettre fin à la guerre à Gaza.
Avis : Les opinions exprimées dans cet article sont celles de son auteure et ne reflètent pas nécessairement les opinions de WestmountMag.ca ou de ses éditeurs.
Images: La Coalition Urgence Palestine à un rassemblement contre la vente d’armements à Israel, gracieuseté de Cymry Gomery
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Cymry Gomery est une Montréalaise passionnée par la justice sociale, les droits des animaux, le changement climatique et les droits de la nature. En 1997, elle a commencé à se demander pourquoi les deux mêmes partis fédéraux avaient été au pouvoir en alternance toute sa vie. Elle est donc devenue membre de Fair Vote Canada et de Mouvement Démocratie Nouvelle, et attend avec impatience le jour où le Canada et le Québec auront des gouvernements à représentation proportionnelle.
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