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Créer plus d’opportunités
entre le Canada et l’Inde

Des diplomates indiens discutent des relations entre le Canada et l’Inde à la conférence CORIM

Par Jean-Luc Burlone

La récente visite officielle du Premier Ministre Justin Trudeau en Inde a fait la une des journaux sur des questions sans rapport avec but de la visite, qui visait à renforcer les relations entre les deux pays quant aux investissements, au commerce, à l’énergie et aux échanges académiques et culturels.

Malheureusement, le voyage a été presque unanimement raillé comme un périple d’affaire aux résultats mitigés et marqué par des sessions photographiques saugrenues. Un journaliste a cependant noté que si la visite avait commencé par le sommet entre les deux premiers ministres plutôt que par les activités de la famille Trudeau, la plupart des controverses auraient été évitées.

Les trois thèmes abordés étaient les retombées économiques, les occasions d’affaires à venir et les échanges académiques et culturels.

Face à un auditoire de 250 gens d’affaires qui assistaient à la conférence du CORIM le 13 mars, deux diplomates ont mis en lumière les réalisations concrètes de la visite canadienne en Inde. S. E. Vikas Swarup, haut commissaire de l’Inde au Canada et S. E. Nadir Patel, haut commissaire du Canada en Inde, ont tenu une discussion parfaitement animée par l’honorable Jean Charest. Les trois thèmes abordés étaient les retombées économiques, les occasions d’affaires à venir et les échanges académiques et culturels.

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De gauche à droite : Nadir Patel, Vikas Swarup et Jean Charest

S. E. Nadir Patel a confirmé que les entreprises canadiennes ont signé 64 contrats commerciaux, créant 5800 nouveaux emplois canadiens dans les années à venir. De plus, six protocole d’entente (MoU) et 26 intentions de nouveaux partenariats ont été signés durant la visite, pour un total estimé à $1 milliard de dollars.

M. Patel a rappelé l’importance d’une population de 1366m d’habitants. Il a indiqué que le nombre d’étudiants indiens au Canada a triplé depuis 2014 et que Bollywood s’est engagé à produire prochainement neuf films au Canada.

‘… de nombreux investisseurs… qui espéraient voir surgir une nouvelle Chine, réalisent maintenant que la classe moyenne indienne n’a pas argent.’

S. E. Vikas Swarup a souligné que diverses réformes du premier ministre Modi ont insufflé un nouvel esprit entrepreneurial – soutenu par une population dont 64% a moins de 25 ans. L’instauration d’une seule taxe sur les biens et services permet de formaliser de nombreuses entreprises qui exerçaient dans le secteur informel.

La R&D, l’innovation et son troisième rang mondial quant au nombre d’entreprises en démarrage en technologie, permettent à l’Inde d’exceller dans le développement d’énergies renouvelables et d’atteindre ses objectifs de réduction de GES avant l’échéance prévue. Il a souligné également la croissance économique de 7,2% en 2017.

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Vikas Swarup

Les deux commissaires ont en outre précisé que les investisseurs étrangers doivent travailler patiemment pour établir des partenariats forts et efficaces, et les deux ont souligné l’importance d’une vision à long terme (25-30 ans). On pourrait croire que la croissance exemplaire de la Chine des 30 ans passés se reproduirait en Inde mais c’est improbable car il y manque le facteur essentiel pour alimenter une telle croissance : l’élusive classe moyenne.

La discussion a évité d’aborder cette question, un élément pourtant essentiel pour entretenir une croissance économique quelque peu inclusive. L’enthousiasme était extrême il y a quelques années, alors qu’on s’attendait à une classe moyenne de 300m à 400m de consommateurs indiens, et atteignant au-delà de 500m avant 2025.

Mais de nombreux investisseurs (Apple, Alibaba, Amazone, Facebook, Macdonald, Starbucks, Zara, IKEA, SoftBank, Unilever et bien d’autres) qui espéraient voir surgir une nouvelle Chine, réalisent maintenant que la classe moyenne indienne n’a pas argent. Elle a émergée de la pauvreté mais en nombre insuffisant, brimée par la volatilité économique, l’inégalité et la corruption.

La croissance économique de l’Inde a fluctué aléatoirement depuis 2008, variant de 23,4 % (2010) à moins de 1,1 % (2012). En outre, un tiers de la croissance économique est accaparée par le top 1 % de la population et ne se réparti pas au delà. En conséquence, la classe moyenne n’a pas le revenu discrétionnaire requis pour soutenir la consommation, et les investisseurs déçus reçoivent à peine 10 % du revenu ou du profit attendu.

L’Inde est un beau pays et des plus fascinants à visiter. Des opportunités d’affaires existent sûrement pour les firmes canadiennes, mais pour l’investissement direct l’environnement économique indien reste incertain.

Button Sign up to newsletter – WestmountMag.caImage d’entête : Nadir Patel à la conférence CORIM
Tous les images par Sylvie-Ann Paré

Lire aussi : Bill Morneau présente son budget fédéral 2018


jean-luc_burlone

Jean-Luc Burlone, Ms. Sc. Economie, FCSI (1996)
Analyse économique et Stratégie financière
jlb@jlburlone.com

Le texte ci-dessus exprime mon opinion suite à la conférence et à la revue de la littérature. Le 18 mars 2018. – JLB

Fellow de l’Institut canadien des valeurs mobilières (FCSI), Jean-Luc Burlone a une excellente connaissance de la gestion des produits financiers et il détient une maîtrise en économie de l’Université de Montréal avec une double spécialisation en économie du développement et en économie internationale – finance et commerce.

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