La face cachée de la générosité excessive
Protégez-vous de l’épuisement en fixant des limites à votre dévouement
Par Angela Civitella
Précédemment publié dans WestmountMag.ca
L’un des mythes menant à l’épuisement de la générosité est l’hypothèse selon laquelle aller au delà de ses limites est toujours une bonne chose. Ce n’est pas le cas !
Comprendre l’épuisement de la générosité
Si vous êtes un de ceux qui donnent le meilleur d’eux-même – quelqu’un qui fait tous les efforts pour aider les autres et viser l’excellence – vous aimez probablement être celui sur qui tout le monde compte et dont l’apport, le dévouement et la contribution sans borne sont appréciés. Mais des problèmes peuvent survenir si l’on s’attend à ce que vous le fassiez toujours.
L’un des mythes menant à l’épuisement de la générosité est l’hypothèse selon laquelle « aller au delà de ses limites » est toujours une bonne chose. Ce n’est pas le cas !
Le terme anglais generosity burnout, ou « épuisement de générosité » a été utilisé pour la première fois par les universitaires Adam Grant et Reb Rebele. Il fait référence aux conséquences négatives d’une générosité constante et incontrôlée : épuisement physique et émotionnel, ressentiment, mauvais moral, manque d’engagement envers les autres et mauvaises performances des collègues.
Les attentes élevées de la part de vos collègues, et même de votre supérieur hiérarchique, peuvent rapidement conduire à l’épuisement et au surmenage – mental, physique et émotionnel. En fait, les recherches ont démontré que les gens hyper-altruistes peuvent échouer s’ils sont submergés par des demandes qui ne sont pas gérés avec soin.
Si cela vous arrive, vous risquez de subir un épuisement de générosité qui peut avoir des conséquences négatives :
- Un épuisement physique et émotionnel
Vous risquez d’être épuisé par les exigences constantes de votre emploi du temps et sentir que vous êtes impliqué dans trop de projets à la fois. Cela peut également avoir un impact sur la qualité de votre travail quotidien et entraîner de la fatigue, du stress et même une dégradation de votre santé.
. - Le ressentiment et le moral bas
Vous pouvez commencer à en vouloir à vos collègues pour leurs exigences et leurs attentes, surtout si vous avez du mal à leur dire non.
. - Un manque d’engagement envers les personnes qui comptent vraiment
Il se peut que vous soyez tellement occupé à répondre aux demandes des autres que vous n’ayez plus de temps pour les personnes qui comptent vraiment – par exemple, les membres de votre équipe, vos clients ou les membres de votre famille. Ils peuvent rapidement devenir frustrés par votre manque d’engagement.
. - De mauvaises performances chez les autres
D’autres membres de l’équipe peuvent tirer profit de votre générosité et compter tellement sur vous qu’ils deviennent complaisants et improductifs. Cela peut également augmenter le risque que le travail de l’équipe soit retardé et de piètre qualité si vous vous absentez ou décidez de quitter l’organisation.
Alors, comment pouvez-vous continuer à donner le meilleur de vous-même tout en vous protégeant de l’épuisement ? Ou, si vous êtes un directeur ou directrice, comment pouvez-vous éviter que vos efforts supplémentaires ne deviennent trop exigeants ? Explorons donc quelques stratégies pour y parvenir.
D’après les recherches, les membres de votre équipe appartiendront probablement à l’un des quatre types de personnalité du « spectre de la générosité ».
Le spectre de la générosité
La première étape consiste à déterminer la contribution de chacun des membres de votre équipe. Certains d’entre eux sont-ils des extra milers ? Échangent-ils des faveurs et ne donnent-ils aux autres que ce qu’ils reçoivent d’eux ? Ou peut-être ne contribuent-ils pas beaucoup du tout et préfèrent-ils s’en remettre à des vedettes pour prendre le relais.
D’après les recherches, les membres de votre équipe appartiendront probablement à l’un des quatre types de personnalité du « spectre de la générosité ». Nous allons maintenant examiner plus en détail chacun des quatre types de personnalité du « spectre de la générosité ».
- L’accapareur
Cette personne considère chaque interaction comme une occasion de faire valoir ses intérêts. Elle se comportera comme si elle avait droit à votre aide et se sentira peu, voire pas du tout, coupable d’accaparer votre temps.
. - Le calculateur
Un calculateur prend mais donne aussi. Il est moins égoïste qu’un preneur, mais il protège son temps avec soin. Il considère tout travail supplémentaire qu’il accomplit comme une faveur ou une transaction, et s’attend donc à ce que sa générosité lui soit rendue de façon réciproque dans la même mesure par ceux qu’il aide.
. - Le donneur calculateur
Cette personne est généreuse mais évaluera le coût et l’impact de sa générosité, à la fois sur elle-même et sur la personne qu’elle aide. Elle limitera sa générosité si elle est trop occupée par des tâches hautement prioritaires ou si elle se sent lésée.
. - Le donneur désintéressé
Il s’agit essentiellement d’une personne dont l’altruisme est sans entrave. Un donneur désintéressé se préoccupe beaucoup des autres mais peu de sa personne. Sa générosité ne connaît pas de limite, ce qui le rend vulnérable face aux accapareurs. Cependant, en ignorant ses propres besoins, le donneur risque de s’épuiser et peut par conséquence finir par être moins efficace et moins utile à l’équipe ou à l’organisation.
‘L’une des meilleures façons de faire un effort supplémentaire pour votre organisation sans avoir à le faire vous-même est de développer vos compétences en tant que connecteur ou facilitateur.’
Gérer l’épuisement de la générosité
La deuxième étape consiste à trouver des moyens pour vous et les membres de votre équipe d’être altruistes de manière productive et durable. Examinons quelques stratégies pour gérer efficacement l’épuisement de la générosité.
- Soyez un donneur intelligent
Le déséquilibre entre notre vie professionnelle et notre vie privée est l’un des plus grands risques que nous courons lorsque nous souffrons d’épuisement de la générosité. Il est donc important d’utiliser notre temps et notre énergie de manière intelligente pour nous assurer que nous restons productifs au travail tout en préservant notre vie privée.
. - Sachez faire la différence entre quantité et qualité
Il peut être difficile de se déconnecter de nos jours parce que nous sommes toujours en action. Plus que jamais, les téléphones intelligents, la messagerie instantanée et les médias sociaux nous permettent de nous connecter au travail, même lorsque nous sommes absent.
. - Ne faites pas cavalier seul
L’une des meilleures façons de donner le meilleur de vous-même à votre organisation sans avoir à le faire entièrement par vous-même est de développer vos compétences en tant qu’intermédiaire ou facilitateur. Bien entendu, vous devez trouver le bon équilibre à cet égard. Ne soyez pas tenté de faire de nombreuses demandes à d’autres personnes, car cela risquerait de leur causer du ressentiment et même de nuire à votre réputation de personne qui donne le meilleur d’elle-même. Si vous savez que vous êtes la meilleure personne pour accomplir la tâche, prenez-la en main. Mais si vous pensez qu’une autre personne est plus compétente, demandez-lui si elle peut vous aider. Et si vous recevez une demande qui implique un travail que vous appréciez particulièrement ou qui vous rapproche de vos objectifs personnels, alors c’est gagnant-gagnant pour vous deux !
. - Réservez du temps supplémentaire
Consacrez un temps spécifique pour traiter les demandes additionnelles que vous recevez. Pensez par exemple à la façon dont un professeur universitaire planifie ses heures de bureau pour voir ses étudiants ou la façon dont un député réserve du temps pour les réunions de district, plutôt que de traiter les demandes et les requêtes à l’improviste. Bien sûr, cela n’est pas toujours réaliste ou pratique si c’est votre patron qui fait la requête, car ces demandes sont généralement prioritaires, mais il est important de préserver votre altruisme chaque fois que cela est possible.
Points clés
La personne qui donne le meilleur d’elle-même peut avoir une influence forte et positive sur le fonctionnement d’une équipe. C’est quelqu’un qui donne volontiers de son temps aux autres, qui va au-delà de son rôle professionnel et qui est toujours là pour donner un coup de main.
Mais si sa générosité n’est pas contrôlée et que les gens deviennent trop dépendants, cette personne risque de connaître un épuisement dû à son altruisme.
Les conséquences négatives d’une générosité constante et incontrôlée sont l’épuisement physique et émotionnel, le ressentiment, un moral bas, un manque d’engagement envers les autres et une mauvaises performances des collègues.
Il y a cependant plusieurs choses que vous pouvez faire pour éviter l’épuisement de la générosité. Utilisez votre temps et votre énergie à bon escient, donnez la priorité aux tâches les plus précieuses, demandez de l’aide et apprenez à dire « non ».
Image : PxhereAutres articles par Angela Civitella
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Angela Civitella, coach certifiée en gestion en gestion des affaires, crée des synergies solides et durables avec ceux et celles qui cherchent à améliorer leurs compétences en leadership et en consolidation d’équipe. linkedin.com/in/angelacivitella/ • intinde.com • @intinde
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