Languir d’Amour, une
fin de saison remarquable
Les Idées Heureuses donnent un concert explorant le répertoire musical séculier de la fin du Moyen-Âge.
Par Luc Archambault
17 mars 2017
Les Idées Heureuses ont tissé une saison particulièrement riche, et terminent celle-ci avec un concert ménorable intitulé Languir d’Amour : une exploration du répertoire musical séculier de la fin du Moyen-Âge, le 16 mai prochain.
Se concentrant sur la période de la fin du Moyen-Âge jusqu’aux balbutiements de la Renaissance, nommée l’ère Ars Nova, et mettant en scène de la musique provenant de la France et de l’Italie, l’ensemble, sous la gouverne de Natalie Michaud et de Geneviève Solly, l’ensemble Les Idées Heureuses a déployé une toute dernière fois sa maîtrise musicale. Ce concert a mis en vedette des œuvres de Guillaume de Machaut, Francesco Landini et Zaccara de Teramo, entre autres. Pour ce concert, l’ensemble était composé de Geneviève Solly qui a joué au clavicymbalum (ou clavisimbalum), le premier instrument à clavier de l’histoire de la musique, un type de clavecin primitif. Natalie Michaud, jouant une variété de flûtes, a dirigé le concert. Vincent Lauzer a joué des flûtes, Esteban La Rotta un luth, Ziya Tabassian s’est occupé des percussions, et Angèle Trudeau, soprano, a charmé l’assistance de sa riche voix.
Les Idées Heureuses ont tissé une saison particulièrement riche, et terminent celle-ci avec un concert ménorable…
Les pièces musicales qui composent ce concert ont été crées entre 1350 et 1450. Faisant un pont entre les périodes de l’Ars Nova et de l’Ars subtilior, le concert s’est ouvert comme il se doit sur des compositions de Guillaume de Machaut, le héraut de la fin du Moyen-Âge.
L’une des caractéristiques de cette période fut l’utilisation de compositions polyphoniques appliqués à de la musique séculière, alors que durant l’époque précédante, celles-ci étaient réservés à la musique sacrée. Ainsi, les limites rythmiques des compositions antérieures furent rejetées grâce à l’expansion de la sophistication polyphonique, par l’utilisation de l’isorythmie et du motet. Souvent associée aux révolutions dans les domaines de la peinture et de la littérature, l’Ars Nova a introduit un nouveau degré d’expressivité musicale. Et alors que l’Ars Nova se transforma en Ars subtilior, le degré de raffinement et la complexité des œuvres explosèrent dramatiquement, désignant même ce style comme ‘maniérisme’.
L’ensemble Les Idées Heureuses fut fondé en 1987 par la claveciniste et directrice artistique Geneviève Solly. Plus de 120 concerts ont depuis tenus l’affiche, la plupart centrés sur des œuvres baroques oubliées.
Natalie Michaud, co-directrice artistique depuis 1990, se voit offrir chaque année une entière liberté pour ses concerts « carte-blance », qui dépassent l’ère baroque, comme Languir d’Amour, un concert de chants séculiers de la fin du Moyen-Âge. Bon an mal an, elle a ainsi produit près de 30 programmes ayant pour thème la musique médiévale, de la Renaissance ou baroque. Sa philosophie est centrée sur l’étude des vieux maîtres, de leurs sources et de leurs techniques. Angèle Trudeau, soprano, est une diplômée de l’Université McGill et de la Schola Cantorum de Bâle, en Suisse. Elle se passionne pour la musique ancienne et est membre du chœur de l’OSM. Elle chante avec Les Idées Heureuses depuis 2012.
Le concert Languir d’Amour a eu lieu à La Salle Bourgie le mardi 16 mai.
Images : Les Idées Heureuses
Luc Archambault
Écrivain et journaliste, globe-trotter invétéré, passionné de cinéma, de musique, de littérature et de danse contemporaine, il revient s’installer dans la métropole pour y poursuivre sa quête de sens au niveau artistique.
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