Le comte de Monte-Cristo
succès monstre en France

Le film réalisé par Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière en salle le 16 août

25 juillet 2024

Par Andrew Burlone

Le film Le Comte de Monte-Cristo, réalisé par Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière, sortira au Québec le 16 août 2024. Cette adaptation du célèbre roman d’Alexandre Dumas met en vedette Pierre Niney dans le rôle-titre.

Le film connaît déjà un grand succès en France avec plus de 4,5 millions d’entrées en moins d’un mois, et sa présentation hors compétition au Festival de Cannes 2024 témoigne de son importance dans le paysage cinématographique français de l’année.

L’histoire suit Edmond Dantès, victime d’un complot et emprisonné injustement pendant 14 ans. Après son évasion, il devient immensément riche et revient sous l’identité du Comte de Monte-Cristo pour se venger de ceux qui l’ont trahi. Le film explore la dualité entre les “salauds endurcis” (les cibles de la vengeance de Monte-Cristo) et des jeunes personnages épris de justice, qui servent de miroirs au Dantès d’origine.

Le film Le Comte de Monte-Cristo, réalisé par Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière, sortira au Québec le 16 août 2024.

Lors d’un interview, les réalisateurs ont expliqué leur vision du personnage de Monte-Cristo comme le premier superhéros moderne, un être presque omnipotent qui défie Dieu et prend sa place pour exercer sa propre justice. Ils comparent son parcours à une inversion de la figure christique : au lieu de pardonner, il cherche d’abord à punir avant de retrouver le chemin de la miséricorde.

Passionnés par l’œuvre de Dumas, les réalisateurs considèrent Le Comte de Monte-Cristo comme un chef-d’œuvre du roman d’aventures, et apprécient particulièrement le mélange des genres (aventure, amour, tragédie, thriller, comédie) et la dimension mythologique du personnage principal.

L’aspect visuel du film est particulièrement soigné, avec un travail important sur les décors et les costumes pour créer un univers à la fois ancré dans le XIXe siècle et légèrement fantasmé, reflétant la nature presque fantastique du personnage de Monte-Cristo.

Du roman au film

L’adaptation a représenté un défi considérable, nécessitant de condenser 1300 pages en un seul film de 2h30. Choisissant de conserver toutes les dimensions de l’œuvre pour offrir au spectateur une variété d’émotions, les réalisateurs ont travaillé avec un casting de grande qualité, mélangeant des acteurs avec lesquels ils avaient déjà collaboré (Laurent Lafitte, Patrick Mille) et de nouvelles découvertes. Anaïs Demoustier, dans le rôle de Mercédès, est particulièrement mise en avant pour son interprétation.

Pierre Niney s’est vite imposé comme l’acteur idéal pour incarner Monte-Cristo, capable de jouer les différentes facettes et âges du personnage. Son interprétation a nécessité un travail intense, notamment pour les changements d’apparence et de personnalité. Les réalisateurs ont également modifié certains personnages secondaires pour les rendre plus nuancés et intéressants, et le film introduit de nouveaux liens entre les personnages pour renforcer l’aspect de “fraternité brisée” dans la vengeance de Monte-Cristo.

‘L’aspect visuel du film est particulièrement soigné, avec un travail important sur les décors et les costumes pour créer un univers à la fois ancré dans le XIXe siècle et légèrement fantasmé’

Le film joue sur les contrastes, s’inspirant de grands classiques du cinéma comme Le Guépard ou Le Parrain. Il mêle des couleurs éclatantes à une ambiance sombre, créant une atmosphère unique pour cette histoire de vengeance. L’univers visuel du film est décrit comme un XIXe siècle fantasmé, reflétant la capacité de Monte-Cristo à créer un monde factice pour attirer ses ennemis.

Cette approche permet de plonger le spectateur dans l’esprit du personnage principal. Une scène clé du film, qui illustre également la capacité du film à mêler humour noir et effroi, le “dîner d’Auteuil”, est mise en avant comme un exemple de la cruauté et de la perversité de Monte-Cristo dans sa vengeance.

La rédemption par l’amour

Le thème de la rédemption par l’amour est central dans l’adaptation, et c’est l’amour de Mercédès qui sauve finalement Monte-Cristo de sa spirale de vengeance. Le film explore également la thématique de l’identité et du masque, Monte-Cristo étant présenté comme un personnage aux multiples facettes, capable de changer d’apparence et de personnalité. Cette dimension est renforcée par le jeu de Pierre Niney, qui incarne les différentes versions du personnage.

Le film aborde aussi des thèmes universels tels que la justice, la vengeance, le pardon et la rédemption. Les réalisateurs insistent sur le message final d’espoir et d’amour, résumé par la phrase “Attendre et espérer” que Monte-Cristo adresse à Mercédès à la fin de l’histoire.

La réception du film en France

Les critiques du film sont globalement positives. Cette adaptation d’un célèbre roman a su séduire une grande partie de la critique française. L’interprétation de Pierre Niney dans le rôle d’Edmond Dantès est particulièrement saluée, beaucoup la considérant comme l’une des meilleures performances de sa carrière. Sa capacité à incarner les différentes facettes du personnage, de l’innocent marin à l’implacable vengeur, a impressionné les critiques.

‘Le film aborde aussi des thèmes universels tels que la justice, la vengeance, le pardon et la rédemption.’

Le film est généralement perçu comme une adaptation fidèle du roman de Dumas, réussissant à capturer l’essence de l’œuvre originale tout en la rendant accessible à un public contemporain. Les personnages sont jugés bien construits, même si certains critiques estiment qu’ils manquent parfois de la profondeur et de la nuance présentes dans le roman.

L’aspect visuel du film est particulièrement apprécié. La direction artistique, les costumes, le maquillage et les décors sont souvent cités comme des points forts, contribuant à créer une atmosphère immersive qui transporte le spectateur dans le monde de Dumas.

Malgré sa durée de trois heures, le rythme du film est généralement loué. De nombreux critiques affirment que le temps passe rapidement, preuve de l’engagement du public dans l’histoire. Cependant, certains estiment que cette durée n’est pas encore suffisante pour rendre pleinement justice à la densité du roman original.

Quelques critiques plus mitigées soulignent que le film ne parvient pas toujours à capturer la poésie et le romantisme de l’écriture de Dumas. Certains regrettent également que l’adaptation ne creuse pas davantage les thèmes philosophiques et moraux abordés dans le livre.

Dans l’ensemble, la critique a été largement positive, le film étant perçu comme une œuvre à la fois ambitieuse et accessible, réussissant le pari difficile de plaire au grand public tout en satisfaisant les amateurs du roman. Considéré comme un retour réussi aux films d’aventure de cape et d’épée dans le cinéma français, bien que certains puristes puissent trouver qu’il ne capture pas entièrement la profondeur du texte original, le film a su séduire un large public.

En conclusion, cette adaptation du “Comte de Monte-Cristo” se veut à la fois fidèle à l’esprit du roman de Dumas et innovante dans sa mise en scène et son traitement des personnages. Les réalisateurs ont cherché à créer un grand spectacle cinématographique tout en conservant la profondeur psychologique et les questionnements moraux de l’œuvre originale.

Le comte de Monte-Cristo

Un film de Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière

Pierre Niney : Edmond Dantès/Le Comte De Monte-Cristo
Bastien Bouillon : Fernand De Morcerf
Anaïs Demoustier : Mercédès Herrera
Anamaria Vartolomeï : Haydée
Laurent Lafitte : Villefort
Pierfrancesco Favino : Abbé Faria
Patrick Mille : Danglars
Vassili Schneider : Albert De Morcerf
Julien De Saint Jean : Andrea
Julie De Bona : Victoria
Adèle Simphal : Angèle
Stéphane Varupenne : Caderousse
Marie Narbonne : Eugenie Danglars
Bruno Raffaeli : Morrel
Abde Maziane : Jacopo

Distribué au Canada par Sphère Films
En salle le 16 août 2024

Images : Courtoisie de Sphere Films

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Andrew Burlone, co-créateur de WestmountMag.ca, a débuté son parcours médiatique au magazine NOUS. Par la suite, il a lancé Visionnaires, où il a occupé le poste de directeur créatif. Passionné de cinéma et de photographie, Andrew porte aussi un vif intérêt pour les arts visuels et l’architecture.