Le Défi têtes rasées
dépasse son objectif
Une levée de fonds de plus de 80 000 $ pour Leucan
Par Caroline Arbour
Le 17 septembre devait être une journée de travail comme les autres pour Daniel Lemay administrateur de régimes de retraite chez Xerox, dans le Complexe Alexis Nihon. Mais ses collègues, partis dîner quelques étages plus bas au centre commercial, lui réservaient une surprise à leur retour. « Ils m’ont informé que Leucan amassait des fonds et je pense qu’ils m’ont choisi parce que je suis capable de soulever des défis, » a-t-il expliqué.
Désigné par le groupe pour participer au Défi têtes rasées qui se déroulait à ce moment, M. Lemay s’est retrouvé sur scène, à peine une demi-heure plus tard, grimaçant dans la chaise d’une coiffeuse prête à lui mettre le crâne à nu en quelques coups de rasoirs. M. Lemay a dit ne pas regretter d’avoir été jusqu’au bout pour impressionner ses collègues même s’il ne semblait pas tout à fait aimer son nouveau look une fois l’opération terminée. « Je sens que j’ai fait ça pour une bonne cause », a-t-il dit, mentionnant qu’il avait déjà voulu participer à l’événement à Québec. « Je n’avais pas tous les partisans nécessaires. [Aujourd’hui] c’était la situation parfaite! »
Le Défi a attiré autant de « décideurs spontanés » que de personnes qui songeaient depuis longtemps à y prendre part pour aider les enfants atteints de cancer. Plusieurs ont témoigné être touchés de près ou de loin par la maladie, dont Guillaume-Olivier Bouchard, un athlète du Collège Dawson. « Un proche de ma copine reçoit des traitements de chimiothérapie en ce moment et je voulais la soutenir, » a raconté l’adolescent sous les regards admiratifs et amusés de ses coéquipiers de basketball.
Mobilisation chez les jeunes, les femmes
Des dizaines d’autres athlètes ont foulé le tapis rouge installé pour accueillir les téméraires et leur entourage. La nouvelle entraîneuse adjointe de l’équipe féminine de basketball de l’Université Concordia a sacrifié ses cheveux parce que son neveu a reçu un diagnostic de leucémie à l’âge de 6 ans. Sarah Gagné l’a aussi fait, cependant, parce qu’elle juge « important de montrer l’exemple » à ses joueuses. Celles-ci ont amassé 1 330 $ et l’ont accompagnée au rasage pour lui témoigner leur appui.
L’implication des étudiants des établissements d’enseignement supérieur voisins du centre commercial a grandement impressionné la directrice de Leucan pour la région de Montréal et Laval. « Toute la communauté sportive de Concordia est venue et toute la communauté sportive de Dawson aussi, » s’est émerveillée Alexandra Jeanty, qui souhaite recréer cette vague de solidarité sur chacun des sites de rasages. « Pour nos enfants, qui regardent ça et qui voient qu’il y a une communauté aussi grande derrière eux, ça ne peut que leur faire du bien. »
Des coiffeurs du salon Industria se sont relayés pendant trois heures pour raser les 48 participants. La gestionnaire de l’établissement a été étonnée de voir le nombre de femmes qui sont passées à la tondeuse. « La symbolique des cheveux pour des coiffeurs, c’est grand, » a dit Jessica Michaud. « Pour les gens qui participent aussi. C’est un beau geste. »
Objectif dépassé
La journée aura permis à Leucan d’aller chercher 81 968 $ en dons. La député de Notre-Dame-de-Grâce et ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Kathleen Weil, a offert 1 000 $ et à eux seuls les employés de l’entreprise qui détient et gère Alexis Nihon ont recueilli 46 135 $ — près du double de l’objectif que s’était fixé FPI Cominar.
Sylvain Cossette, vice-président et chef de l’exploitation, n’était pas peu fier de ce succès. « Chaque petit pas que nous faisons ensemble nous permet de vaincre le cancer qui touche beaucoup trop d’enfants, » a-t-il fait valoir. « Nous remercions les participants du public, les employés de Cominar, les gens qui ont donné de petits et de grands montants et aussi les commanditaires Canadian Tire, Industria Coiffure, Teavana, DeSerres et Subway. »
Une troisième fois chauve pour la cause, M. Cossette a tenu à souligner que la participation compte tout autant que la somme récoltée. « Lorsque nous nous promenons plus tard sur la rue avec le coco rasé, c’est l’fun de pouvoir dire que nous sommes des porte-parole de Leucan ».
Lire la première partie — Répit et espoir dans le sillon d’un rasoir
Lire la deuxième partie — Jeunesse interrompue: la leucémie à 7 ans
Lire la troisième partie — Donner pour donner
Images et video: Caroline Arbour
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