Question d’immobilier:
Divulgation des offres

Changer les règles pour permettre de divulguer les offres n’est pas une bonne idée

Par Joseph Marovitch

15 septembre 2021

Un acheteur fait une offre sur une propriété résidentielle à un prix proche ou égal au prix demandé, parce qu’il y a peu de propriétés à vendre mais plusieurs acheteurs. Le courtier inscripteur, celui qui représente la propriété, reçoit plusieurs offres pour la même propriété. Chaque fois que le courtier inscripteur reçoit une offre, il contacte toutes les parties intéressées en leur indiquant qu’une autre offre a été reçue et leur demande si elles veulent améliorer leur offre.

Certains acheteurs augmenteront leurs offres, d’autres réduiront les conditions, et d’autres encore ne changeront rien, pensant soit qu’ils ont atteint leur limite financière, soit qu’ils parient que leur offre est suffisante. Il s’agit d’enchères à l’aveugle, un peu comme au poker. Dans cette situation, il y a une limite pour chaque acheteur. La propriété peut se vendre à un prix supérieur à celui demandé, mais dans les limites de sa valeur.

L’idée que la divulgation des offres stabilisera le marché est erronée car c’est le contraire qui se produira, transformant les transactions immobilières en une vente aux enchères.

En ces temps d’élections fédérales, certains partis veulent changer les règles pour permettre la divulgation des offres. Cela signifie que chaque acheteur serait autorisé à connaître le montant des autres offres. L’idée que la divulgation des offres stabilisera le marché est erronée car c’est le contraire qui se produira, transformant les transactions immobilières en une vente aux enchères. L’immobilier résidentiel est une activité très émotionnelle pour les acheteurs.

Lorsqu’un acheteur trouve une propriété qui répond à ses besoins, située au bon endroit, avec un style qui lui plaît, il arrive qu’il ne sache pas quand arrêter de majorer son offre. La divulgation des offres entraînera une hausse des prix beaucoup plus rapide que pendant la pandémie.

‘Il y aura toujours une pénurie de logements, mais il existe des solutions’

La raison pour laquelle il y a eu tant d’offres multiples l’année dernière est la pénurie de maisons à vendre en raison de la peur de l’infection. L’offre étant réduite mais la demande restant constante et croissante, les prix ont augmenté. En ce moment, la pandémie au Canada est quelque peu sous contrôle. La majorité de la population est entièrement vaccinée et le passeport vaccinal empêche les personnes non-vaccinées de causer plus de dommages à l’économie. Par conséquent, à un moment donné, nous verrons les inventaires immobiliers augmenter et les prix se stabiliser.

Il y aura toujours une pénurie de logements, mais il existe des solutions : subventionner la création d’un plus grand nombre de logements, réserver certaines propriétés pour le développement, créer des incitatifs fiscaux et des subventions pour les acheteurs d’une première maison, plafonner les loyers en fonction de l’indice des prix à la consommation et fermer l’échappatoire qui permet les évictions pour rénovations, etc. Cependant, permettre les offres ouvertes augmentera très rapidement le prix des biens immobiliers, rendant l’achat d’un logement définitivement hors de portée pour la plupart des gens.

‘Permettre les offres ouvertes augmentera très rapidement le prix des biens immobiliers, rendant l’achat d’un logement définitivement hors de portée pour la plupart des gens.’

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Prochain article : Immobilier et passeport vaccinal

L’état du marché

Le marché immobilier est encore robuste en termes de prix et de guerres d’enchères. Dans le cadre des élections, le marché de l’immobilier est une question clé abordée par les chefs de parti dont certains blâment les courtiers immobiliers pour la hausse des prix et la guerre des offres multiples. Le débat sur les taux d’intérêt extrêmement bas ne semble pas être très présent dans les discussions, bien qu’une hausse des taux jouerait probablement un rôle important dans la réduction et la stabilisation de la demande et de la hausse du prix des maisons.

Dans un article de la CBC écrit par John Pittus le 14 septembre, il est indiqué que Tiff Macklem, le gouverneur de la Banque du Canada, prévoit d’intervenir très prochainement sur le marché immobilier en augmentant les taux d’intérêt. La décision de relever les taux sera prise sur la base du rapport de l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) publié mercredi le 15 septembre 2021.

‘Dans un article de la CBC écrit par John Pittus le 14 septembre, il est indiqué que la Banque du Canada prévoit d’intervenir très prochainement sur le marché immobilier en augmentant les taux d’intérêt.’

Au cours de l’année écoulée, de nombreux acheteurs ont investi dans le marché immobilier, sous la forme d’une maison ou d’un immeuble à revenus, en utilisant de l’argent emprunté, le crédit dont ils disposent ou leurs économies. Pour ceux qui ont investi en raison des bas taux d’intérêt dans l’hypothèse d’une hausse des prix, soyez prudents et surveillez de près les hausses de taux.

Pour ceux qui disposent des fonds nécessaires à l’achat d’un bien immobilier, achetez dès maintenant ou fixez rapidement un taux d’intérêt. Les acheteurs qui fixent un taux maintenant économiseront une somme importante lorsque les taux d’intérêt repartiront à la hausse.

Passez une excellente semaine !

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